Histoire grecque Ancienne : Synthèse globale du cours (de l’époque archaïque à Alexandre)

Ce document propose une synthèse complète et structurée de l’histoire grecque ancienne, depuis la naissance des cités à l’époque archaïque jusqu’à l’ère d’Alexandre le Grand. Il met en lumière les grandes étapes politiques, sociales, culturelles et religieuses qui ont marqué cette civilisation fondatrice de la culture occidentale.

I – La Grèce archaïque : naissance des cités et organisation du monde grec

1. Formation du monde grec

• Colonisation (vers 800–600 av. J.-C.) : les Grecs fondent de nombreuses colonies autour de la Méditerranée, en mer Noire et en Asie Mineure, favorisant la diffusion de leur culture.
• Diffusion de la langue grecque, de l’alphabet (adapté de l’alphabet phénicien), des cultes religieux et de l’organisation civique.
• Rôle central des sanctuaires panhelléniques comme Olympie, Delphes et Délos qui unissent les Grecs autour de fêtes religieuses et compétitions sportives.

2. Naissance des cités-États (polis)

• Une polis est une cité-État comprenant :
  • un territoire rural appelé chôra,
  • un centre urbain nommé asty,
  • une communauté politique formée par les citoyens.
• Institutions communes :
  • Assemblée du peuple (prise des décisions politiques),
  • Conseil (préparation des lois),
  • Magistrats (exécutent les décisions).
• Chaque cité adopte un modèle politique propre : par exemple, Sparte est très différente d’Athènes.

II – Sparte : un modèle politique stable et militarisé

1. Organisation sociale

• Spartiates : citoyens soldats, détenteurs des droits politiques.
• Périèques : hommes libres mais sans droits politiques, artisans et commerçants.
• Hilotes : population asservie et exploitée, travaillant la terre et assurant la subsistance économique.

2. Éducation (agôgè)

• Commence à 7 ans, centrée sur la discipline, l’endurance physique et l’entraînement militaire.
• But : former des soldats obéissants et endurcis, prêts à défendre la cité.

3. Institutions spartiates

• Diarchie : deux rois, chefs militaires et prêtres.
• Gérousia : conseil composé de 28 membres âgés + les rois.
• Apella : assemblée des citoyens.
• Éphores : cinq magistrats élus annuellement, très influents dans le contrôle politique.

Sparte est une cité conservatrice, égalitaire entre Spartiates mais reposant sur l’exploitation des Hilotes.

III – Les grands sanctuaires panhelléniques

1. Delphes

• Sanctuaire dédié à Apollon.
• L’oracle de la Pythie y prodigue des prophéties.
• Organisation des Jeux pythiques.
• Importance diplomatique : lieu de consultations politiques et de médiation entre cités.

2. Olympie

• Sanctuaire de Zeus.
• Lieu des Jeux olympiques à partir de 776 av. J.-C.
• Valeurs véhiculées : gloire, compétition, unité grecque.

Les sanctuaires renforcent l’identité commune des Grecs, favorisent les échanges culturels et la cohésion entre cités.

IV – L’âge des réformes et des tyrans (VIIᵉ–VIᵉ siècle)

1. Les législateurs

• Face aux tensions sociales, des législateurs écrivent des lois pour :
  • arbitrer les conflits,
  • rééquilibrer les pouvoirs,
  • instaurer la justice écrite.

2. Les tyrans

• Un tyran prend le pouvoir sans héritage traditionnel, souvent avec le soutien populaire.
• Exemples :
  • Cypsélides à Corinthe,
  • Polycrate à Samos,
  • Pisistrate à Athènes.
• Ils favorisent l’unité politique, soutiennent l’économie et les arts, et affaiblissent l’aristocratie.

V – Les guerres médiques (490–479 av. J.-C.)

1. Déclenchement

• Révolte des cités ioniennes contre la Perse.
• Athènes et Érétrie soutiennent la révolte → vengeance de Darius Ier.

2. Première guerre médique (490)

• Victoire grecque décisive à Marathon.

3. Deuxième guerre médique (480–479)

• Thermopyles : résistance héroïque des Grecs face aux Perses.
• Salamine : victoire navale grecque décisive.
• Platées : victoire finale des Grecs sur terre.

Conséquences : prestige d’Athènes, montée en puissance de sa flotte, fondation de la Ligue de Délos.

VI – Le Ve siècle : Athènes, puissance démocratique et culturelle

1. La démocratie athénienne

A) Réformes majeures

• Solon (594 av. J.-C.) : abolition de l’esclavage pour dettes, création de tribunaux populaires.
• Pisistrate (546–527) : tyran modéré, embellissement d’Athènes.
• Clisthène (508) : réforme politique avec organisation en dèmes, création de 10 tribus, Conseil des 500, introduction de l’ostracisme.

B) Fonctionnement

• Ecclésia : assemblée qui vote lois, guerre, ostracisme.
• Boulè : prépare les lois.
• Héliée : tribunaux populaires.
• Stratèges : commandants militaires et politiques (ex : Périclès).

→ Démocratie directe réservée aux hommes citoyens (environ 10 % de la population).

2. Le siècle de Périclès

A) Politique intérieure

• Misthophoria : indemnité pour permettre à tous de participer à la politique.
• Construction des Longs-Murs reliant Athènes au port du Pirée.
• Développement du Pirée comme centre commercial et militaire.

B) Programme architectural

• Reconstruction après les guerres médiques sur l’Acropole :
  • Parthénon,
  • Propylées,
  • Érechthéion,
  • Temple d’Athéna Niké.

C) Rôle culturel

• Essor du théâtre (tragédie),
• Philosophie (Socrate, etc.),
• Art et littérature.

D) Périclès et Aspasie

• Couple emblématique : Aspasie, femme étrangère cultivée et influente, et Périclès, stratège dominant.

VII – Alexandre le Grand (336–323 av. J.-C.)

1. Accession au pouvoir

• Fils de Philippe II, formé par Aristote.
• Devient roi à 20 ans en 336 av. J.-C.
• Héritage : armée puissante mais autorité fragile.

2. Conquêtes

A) Victoires majeures

• Bataille du Granique (334),
• Bataille d’Issos (333) : Darius III fuit,
• Siège de Tyr (332),
• Conquête de l’Égypte (332) avec fondation d’Alexandrie,
• Bataille de Gaugamèles (331) : chute de l’Empire perse.

B) Vers l’Orient

• Prise de Suse, Babylone, incendie de Persépolis.
• Campagne en Inde : bataille de l’Hydaspe contre Poros (326).
• Armée refuse d’aller au-delà de l’Hyphase, arrêt des conquêtes.

C) Mort et héritage

• Meurt à 32 ans sans successeur solide.
• Début des guerres des Diadoques (successeurs).

VIII – Les royaumes hellénistiques (IIIᵉ–Iᵉ siècle av. J.-C.)

1. Les trois grandes dynasties

• Séleucides : en Asie, orientalisés, fondent des villes comme Antioche et Apamée.
• Lagides : en Égypte, avec Alexandrie comme capitale.
• Antigonides : en Macédoine.

2. Le royaume de Pergame

• Petit royaume puissant culturellement.
• Alliés de Rome.
• Possède une grande bibliothèque.

3. Rayonnement culturel

• Diffusion du grec sous forme de koinè (langue commune).
• Développement des sciences, des arts et de la philosophie.
• Art gréco-bouddhique du Gandhara, mélange entre Orient et Occident.

IX – La religion grecque ancienne

1. Caractéristiques

• Polythéisme, sans dogme formel ni textes sacrés.
• Religion civique, essentielle à la cohésion sociale.
• Importance du rituel : sacrifices, fêtes religieuses.

2. Panthéon

• Douze Olympiens principaux : Zeus, Héra, Athéna, Apollon, Artémis, etc.

3. Sanctuaires

• Le temple abrite la statue divine mais le culte se fait à l’extérieur, à l’autel.

4. Pratiques religieuses

• Sacrifices d’animaux, offrandes votives.
• Fêtes majeures : Panathénées, Dionysies, jeux athlétiques.

5. Échelles religieuses

• Religion civique (publique),
• Religion familiale,
• Religion personnelle (mystères, oracles).

X – La société athénienne

1. Les citoyens

• Hommes nés de père citoyen légitime.
• Participent à la vie politique, religieuse et militaire.
• Représentent environ 30 000 individus, minorité de la population totale.

2. Les femmes

• Exclues de la vie politique.
• Rôle domestique central.
• Participent aux cultes religieux.

3. Les métèques

• Résidents étrangers à Athènes.
• Essentiels pour le commerce et l’artisanat.
• Aucun droit politique.

4. Les esclaves

• Nombreux, employés dans les mines, ateliers et foyers.
• Aucun droit, considérés comme propriété.

Conclusion globale

La Grèce ancienne se distingue par :

• L’invention d’un modèle politique inédit : la démocratie directe.
• Un rayonnement culturel exceptionnel en arts, philosophie et sciences.
• Une religion civique basée sur le rituel.
• Des sociétés hiérarchisées avec des rôles clairement définis.
• Un ensemble de cités indépendantes mais unies par une langue, des mythes et des sanctuaires communs.

L’ère d’Alexandre le Grand ouvre la période hellénistique, caractérisée par l’universalisation et le métissage de la culture grecque au-delà des frontières traditionnelles.

[Diagramme]

Ce résumé permet une préparation efficace à l’étude de l’histoire grecque ancienne, en soulignant les grandes évolutions politiques, sociales et culturelles de cette civilisation majeure.