le christianisme chap 4

fait religieux8 décembre 2025
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Chapitre 4 : Les christianismes, de l'époque moderne aux temps contemporains

Ce chapitre explore les évolutions majeures des différentes branches du christianisme depuis l'époque moderne jusqu'à nos jours, en insistant sur les recompositions des mondes orthodoxe, protestant et catholique, ainsi que sur leurs interactions avec les sociétés contemporaines.


I - Les recompositions du monde orthodoxe

Le christianisme orthodoxe s'organise principalement autour d'Églises nationales, dites autocéphales, chacune dirigée par un patriarche propre à un État.

  • 1453 : Conquête de Constantinople par les Ottomans, marquant un tournant majeur pour l'Église orthodoxe.
  • 1830 : Indépendance de la Grèce, renforçant l'autonomie des Églises orthodoxes nationales.

Moscou, la « Troisième Rome »

  • Au XVe siècle, Moscou se proclame « Troisième Rome », succédant symboliquement à Rome et Constantinople.
  • Le tsar, dès le XVIe siècle, s'affirme comme un leader politique et religieux, avec le patriarche de Moscou comme chef spirituel.
  • 1917 : Révolution bolchevique entraîne une période de persécutions contre les chrétiens, particulièrement sous Staline (1934-1937).
  • 1980 : Fin officielle des persécutions, permettant un renouveau de l'Église orthodoxe russe.

II - Les protestantismes, entre XVIe et XXIe siècle

Le protestantisme naît au XVIe siècle avec des figures comme Martin Luther et Jean Calvin, remettant en cause l'autorité et certains dogmes de l'Église catholique.

  • 1517 : Luther est déclaré hérétique par le pape, notamment pour son rejet des indulgences et du purgatoire.
  • Les guerres de religion opposent catholiques et huguenots en France, culminant avec le massacre de la Saint-Barthélémy, où 5 000 protestants sont tués.
  • Henri VIII (1530) fonde l'Église anglicane, indépendante de Rome.
  • En Suisse, Genève devient une théocratie sous Calvin, où la religion gouverne la vie civile.

Diversification des mouvements protestants

  • Sectes protestantes aux XVIe-XVIIe siècles : puritains, presbytériens, baptistes, quakers, piétistes.
  • XVIIIe-début XIXe siècle : « Les grands réveils » marquent un renouveau religieux avec l'apparition des mouvements évangéliques et des mormons.
  • XXe siècle : L'évangélisme se développe, notamment à travers le baptisme, le pentecôtisme et le mouvement charismatique.
  • La guerre de Sécession américaine est aussi marquée par des tensions religieuses entre ces groupes.

III – Le monde catholique, de la Contre-Réforme aux compromis avec la modernité

A. De la Contre-Réforme au XIXe siècle

La Contre-Réforme est la réponse catholique à la Réforme protestante, visant à réaffirmer la doctrine et à réorganiser l'Église.

  • 1540 : Fondation de l'ordre des Jésuites par Ignace de Loyola, sous la « Compagnie de Jésus ».
  • Concile de Trente (1545-1563) : Clarification des dogmes catholiques et lancement d'une réforme interne.
  • L'art baroque accompagne cette période, avec des interprétations mystiques (ex. : Thérèse d’Avila).
  • L'Église intensifie son expansion missionnaire à travers le monde.

B. L’Église et la sécularisation, face aux libéraux et aux socialistes

  • Les Lumières critiquent l'Église, la qualifiant d'obscurantiste, avec des figures comme Voltaire.
  • Après la Révolution française, la sécularisation s'accélère, notamment en Europe occidentale.
  • La laïcisation se manifeste par :
    • L’instauration d’écoles publiques laïques (ex. : France, années 1880).
    • La loi de 1905 en France, qui sépare les Églises et l’État.
  • La déchristianisation progresse, mais avec de fortes disparités selon les pays (Irlande, Pologne vs France, Tchéquie).

L’Église s’oppose alors à plusieurs évolutions :

  • Aux régimes démocratiques libéraux.
  • Aux idées socialistes et marxistes.
  • Aux théories scientifiques comme celle de Darwin (1859).
  • À la liberté de conscience et d’expression.
  • À la séparation des Églises et de l’État.

C. Le « Renouveau catholique » après la Révolution

  • Efforts de re-christianisation par des missions (ex. : croix de la mission de Rennes, 1817).
  • Définition du dogme de l'« Infaillibilité » pontificale au concile Vatican I (1870).
  • Réaffirmation des cultes populaires autour des saints, avec des pèlerinages (ex. : sanctuaire de Sainte-Anne-d'Auray, 1877).
  • Apparitions mariales célèbres, comme Bernadette Soubirous à Lourdes (1858) ou les enfants de Pontmain (1871).

D. L'ouverture progressive : modernité et doctrine sociale

  • Léon XIII publie en 1891 l'encyclique Rerum novarum, première grande prise de position sociale de l'Église moderne.
  • Cette encyclique condamne :
    1. La misère causée par le capitalisme libéral.
    2. L'abolition de la propriété privée (socialisme).
    3. Elle justifie l'intervention de l'Église dans le domaine social.
    4. Elle lutte contre la libéralisation des mœurs, notamment dans la famille.
    5. Elle condamne la recherche de la richesse comme fin en soi.
    6. Elle défend le syndicalisme chrétien.

E. Les ruptures du XXe siècle

  • Rerum novarum marque la première rupture majeure en 1891.
  • La doctrine sociale de l'Église se développe avec des mouvements comme les Jeunesses agricoles chrétiennes (JAC) et les Jeunesses ouvrières chrétiennes (JOC), ainsi que les prêtres-ouvriers (1940-1960).
  • Concile Vatican II (1962-1965), deuxième rupture importante :
    • Concile œcuménique rassemblant 2000 évêques et des observateurs laïcs, protestants et orthodoxes.
    • Aggiornamento (mise à jour) de l'Église :
      • Abandon de la messe en latin.
      • Affirmation de la liberté de conscience.
      • Ouverture aux autres confessions chrétiennes et aux religions non chrétiennes.
    • Promotion du dialogue interreligieux.
    • Introduction de la notion de « Bien commun ».

F. La théologie de la libération

  • Apparue en 1968, elle prône la solidarité avec les démunis et la lutte contre les causes sociales de la pauvreté.
  • Elle encourage les personnes à devenir actrices de leur propre libération.
  • Inspirée par le marxisme, elle est parfois critiquée comme « prêtres rouges ».
  • Exemple emblématique : l’archevêque brésilien Heldér Câmara, qui disait :
    « Quand j'aide les pauvres, on dit que je suis un saint. Lorsque je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste ! »
    Cette phrase illustre la double exigence de charité et de solidarité.

G. Les courants réactionnaires et traditionnalistes

  • Certains groupes souhaitent un retour en arrière face aux réformes modernes.
  • La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, fondée par Marcel Lefebvre, incarne ce courant :
    • Refus de la liberté religieuse.
    • Défense de la messe en latin (rite tridentin).
    • Rejet de l'œcuménisme.
    • Opposition à la collégialité, privilégiant un gouvernement centralisé autour du pape.
  • Cette fraternité n'est pas reconnue juridiquement depuis 1975.
  • Marcel Lefebvre a été excommunié de 1988 à 2009.
  • Les relations avec l'Église se sont améliorées sous Benoît XVI et François Ier.

Conclusion

Le christianisme, dans ses diverses formes orthodoxes, protestantes et catholiques, a connu depuis l'époque moderne de profondes transformations. Ces évolutions reflètent à la fois des adaptations internes aux défis théologiques et sociaux, et des réponses aux mutations politiques, culturelles et scientifiques des sociétés contemporaines. Le dialogue entre tradition et modernité reste au cœur des débats actuels, illustrant la vitalité et la complexité du christianisme dans le monde d'aujourd'hui.

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