Révision : Le christianisme — Chapitre 2

Ce chapitre offre une synthèse complète sur les fondements scripturaires, les grandes célébrations, ainsi que la diversité littéraire qui a façonné la foi chrétienne à travers les siècles. Nous aborderons d’abord la Bible chrétienne et son organisation, puis les événements majeurs du calendrier liturgique, avant d’explorer la richesse des textes apologétiques, canoniques, hagiographiques et réformateurs.

I. La Bible chrétienne : Ancien et Nouveau Testaments

La Bible chrétienne est divisée en deux grandes parties complémentaires, qui incarnent à la fois la continuité et la nouveauté dans la révélation divine.

A. Lex vetus et Lex nova — Ancienne et nouvelle Loi

• Ancien Testament (Lex vetus)
  Fondé sur la Septante, traduction grecque des textes hébraïques, il diffère du canon juif notamment par :
  • Le regroupement des livres selon leur genre littéraire.
  • La présence des livres deutérocanoniques, acceptés par les Églises catholique et orthodoxe, mais rejetés par la majorité des protestants.
• Nouveau Testament (Lex nova)
  Il incarne la révélation nouvelle apportée par Jésus-Christ, la « Loi du Christ ». Composé de plusieurs types d’écrits :
  1. Les Évangiles (écrits entre 60 et 100 ap. J.-C., en grec) :
  • Trois synoptiques : Matthieu, Marc, Luc.
  • L’Évangile de Jean, plus théologique.
  2. Les Actes des Apôtres : récit des débuts de l’Église chrétienne.
  3. Les Épîtres : lettres adressées aux premières communautés pour préciser le message et organiser la foi.
  4. L’Apocalypse : texte eschatologique sur la fin des temps, écrit par Jean, avec un but apologétique.

B. Textes apocryphes et fantasmes

• Les écrits dits « apocryphes » (du grec apókryphos = cachés), produits entre le Ier et le IIe siècle, ne font pas partie du canon officiel. Exemples : Évangile de Thomas, de Judas, de Marie-Madeleine.
• Ces textes ont influencé certains passages du Coran, notamment le miracle des oiseaux d’argile.
• Le Concile de Trente (1545-1563) a fixé le canon officiel, rejetant ces écrits.
• Des œuvres populaires contemporaines, comme Da Vinci Code (2006), ont alimenté des théories du complot autour de ces textes, mais ces récits relèvent davantage de la fiction que de la réalité historique.

II. Le calendrier chrétien et les grandes célébrations

Le calendrier liturgique chrétien retrace la vie terrestre du Christ à travers une série d’événements majeurs, qui rythment la vie spirituelle des fidèles.

A. Les fêtes principales

• L’Annonciation (25 mars) : annonce de la naissance de Jésus.
• La Nativité (Noël) (25 décembre) : naissance de Jésus à Bethléem.
• L’Épiphanie (6 janvier) : adoration des Mages, manifestation aux Gentils.
• Circoncision du Christ (1er janvier).
• Chandeleur ou Hypapante (2 février) : Présentation de Jésus au Temple.

B. La Passion, la Résurrection et les fêtes associées

• Passio signifie souffrance.
• Le Carême : période de jeûne de 40 jours avant Pâques, débutant le Mercredi des cendres, précédé du Mardi gras (carnaval).
• La Semaine sainte :
  • Jeudi saint : institution de l’Eucharistie lors de la Cène (partage du pain et du vin).
  • Vendredi saint : crucifixion et mort de Jésus.
  • Dimanche de Pâques : résurrection, apparition à un disciple trois jours après la mort.
• La consommation de viande d’agneau symbolise le sacrifice du Christ, appelé « Agneau de Dieu ».
• L’Ascension : 40 jours après Pâques.
• Pentecôte : 50 jours après Pâques, célébration de la descente de l’Esprit Saint sur les apôtres, marquant l’envoi en mission de l’Église. Cet événement est à l’origine des mouvements pentecôtistes contemporains.

III. La littérature chrétienne : apologétique, exégèse et droit canon

La littérature chrétienne s’est développée pour défendre, expliquer et structurer la foi, tout en régissant la vie ecclésiale.

A. Textes apologétiques et exégétiques

• Apologétique : défense et illustration de la foi chrétienne, apparue dès les IIe-IIIe siècles, d’abord en grec puis en latin. Elle vise à former les fidèles et répondre aux critiques extérieures.
• Exégèse : commentaires des textes bibliques pour définir la doctrine.
• La période patristique (IIIe-VIIe siècle) voit l’œuvre des Pères de l’Église, comme Augustin d’Hippone, qui structurent la pensée chrétienne.
• Aux XIIe-XIVe siècles, les sommes théologiques (notamment Thomas d’Aquin) développent la théologie dans les universités, intégrant la philosophie d’Aristote.

B. Le droit canon

• Ensemble de règles régissant l’organisation de l’Église et la conduite des fidèles.
• Deux textes majeurs :
  1. Décret de Gratien (vers 1140) : compilation de décisions papales et conciliaires.
  2. Compilation de Décrétales (vers 1230) : regroupement de décisions pontificales.
• Un concile est une assemblée de grands clercs statuant sur le dogme ou la doctrine.
• Les décrétales sont des décisions papales prises en réponse à des questions ou d’initiative.

IV. L’hagiographie : la vie des saints

L’hagiographie est la littérature consacrée aux vies des saints, modèles de sainteté inspirés par Dieu.

• Catégories de saints :
  • Martyrs (ex. Blandine de Lyon).
  • Évêques ou fondateurs (ex. François d’Assise).
  • Confesseurs ou docteurs (ex. Thomas d’Aquin).
• La canonisation a évolué :
  • Jusqu’au XIIIe siècle, elle reposait sur la vox populi et la reconnaissance locale.
  • Après, elle devient un processus centralisé, mené par enquête et décision papale.
• Exemple célèbre : La Légende dorée (1260) de Jacques de Voragine, recueil de vies de saints lu lors des fêtes liturgiques. Le terme légende signifie ici « ce qui doit être lu ».

V. Les écrits des réformateurs protestants

Au XVIe siècle, la Réforme produit des textes fondamentaux qui marquent une rupture avec l’Église catholique.

• Martin Luther : 95 thèses et catéchisme.
• Philippe Melanchthon : Confession d’Augsbourg (1530).
• Jean Calvin : Institution de la religion chrétienne (1536).

Ces écrits mêlent dimension religieuse et politique, influençant profondément la pensée européenne.

VI. Les livres supports du culte chrétien

Les livres liturgiques sont essentiels à la pratique du culte, particulièrement pour les moines et clercs.

• Liturgie : ensemble des rites et cérémonies codifiés.
• Psautier : recueil de psaumes, textes poétiques bibliques destinés au chant.
• Missel : rassemble tous les textes nécessaires à la messe (prières, gestes, etc.).
• Légendes liturgiques : récits lus lors des célébrations, notamment des vies de saints.
• Livres d’heures : prières à réciter à différents moments de la journée, très populaires au Moyen Âge et à l’époque moderne.
• La littérature moralisatrice, apparue au XIXe siècle, transmet des enseignements éthiques et religieux, comme le roman du cardinal Wiseman (1854).

Conclusion : Points clés à retenir

• La Bible chrétienne se compose de l’Ancien Testament (Lex vetus) et du Nouveau Testament (Lex nova), qui incarnent respectivement l’ancienne et la nouvelle Loi.
• Le calendrier chrétien est rythmé par des fêtes majeures retraçant la vie, la Passion, la Résurrection et la mission de Jésus-Christ.
• La littérature chrétienne est diverse : apologétique, exégétique, canonique, hagiographique, réformiste et liturgique, chacune jouant un rôle dans la formation de la foi et de la pratique.
• Le droit canon organise la vie de l’Église, tandis que les réformes protestantes du XVIe siècle introduisent des ruptures majeures.
• Les livres liturgiques structurent la célébration du culte, tandis que l’hagiographie inspire la sainteté.

Cette synthèse permet de comprendre la richesse et la complexité de la tradition chrétienne, à la fois dans ses textes fondateurs, ses pratiques rituelles et son héritage intellectuel.