Anatomie des articulations — Synthèse et fiches de révision

Introduction à l'anatomie des articulationsNiveau : intermediate9 décembre 2025
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Anatomie des articulations — Synthèse et fiches de révision

Introduction à l'arthrologie

L'arthrologie (ou syndesmologie) est la branche de l'anatomie qui étudie les articulations et leurs moyens d'union, notamment les ligaments. Une articulation est une structure anatomique qui unit directement un ou plusieurs os ou cartilages, permettant plus ou moins de mobilité selon leur nature.

Les articulations peuvent être simples (entre deux os voisins) ou composées (impliquant plusieurs pièces osseuses). Leur organisation complexe assure à la fois la cohésion, la mobilité et la protection des pièces osseuses face aux contraintes mécaniques.


Classification des articulations

Les articulations se classent selon deux critères principaux :

  1. Degré de mobilité :
  • Articulations immobiles
  • Articulations semi-mobiles
  • Articulations mobiles
  1. Nature des formations intermédiaires :
  • Fibreuses
  • Cartilagineuses
  • Synoviales

Les trois grandes familles d'articulations

TypeMobilitéFormation intermédiaireExemples
SynarthrosesImmobilesTissu fibreux, sans cavitéSutures du crâne, radio-ulnaire cheval
AmphiarthrosesSemi-mobilesCartilage ou fibro-cartilage, sans cavitéDisques intervertébraux, symphyse pelvienne
DiarthrosesMobilesSynoviales avec cavité articulaireCoude, épaule, grasset

1. Les Synarthroses (articulations immobiles)

Ces articulations sont majoritairement temporaires et peuvent évoluer en synostoses (fusion osseuse) par ossification du tissu fibreux.

Les sutures

Elles unissent les os de membrane, surtout au niveau de la tête, avec des surfaces articulaires adaptées. On distingue plusieurs types :

  • Suture dentelée : surfaces dentelées, faible mobilité, grande résistance à la compression.
  • Suture écailleuse : surfaces en biseaux obliques, plus mobile, meilleure résistance aux chocs.
  • Suture foliée : surfaces obliques avec lamelles, articulation quasi immobile très solide.
  • Suture harmonique : surfaces planes, articulation immobile la plus mobile.
  • Suture en mortaise : surfaces complémentaires en sillon et lame osseuse.

Les syndesmoses

Articulations avec surfaces moins adaptées, reliées par un tissu fibreux ou élastique, offrant une mobilité relative. Elles sont souvent ossifiées sauf chez certains ongulés.


2. Les Amphiarthroses (articulations semi-mobiles)

Les pièces osseuses sont unies par du fibro-cartilage ou du cartilage hyalin, sans cavité articulaire.

  • Synchondroses : union par cartilage hyalin, souvent ossifié avec le temps (synostose). Exemples : sternèbres, cartilage de croissance.
  • Symphyses : union fibro-cartilagineuse en continuité avec les surfaces articulaires, offrant solidité et mobilité légère (flexion, rotation). Exemples : disques intervertébraux, symphyse pelvienne.

3. Les Diarthroses (articulations mobiles ou synoviales)

Les diarthroses sont caractérisées par une cavité articulaire délimitée par une membrane synoviale contenant du liquide synovial (synovie), assurant la mobilité et la nutrition de l'articulation.

3.1. Composition des diarthroses

Surface articulaire

  • Partie osseuse en contact direct dans l'articulation.
  • Formes variables : trochlée, condyle, surface planiforme, etc.
  • Généralement lisse, parfois interrompue par des fossettes synoviales (notamment chez les grandes espèces).
  • Recouverte de cartilage articulaire sauf aux insertions ligamentaires, tendineuses ou dans les fossettes synoviales.

Cartilage articulaire

Le cartilage articulaire est une partie persistante de la maquette cartilagineuse primitive, échappant à l'ossification grâce à son fonctionnement continu.

  • Aspect : brillant, poli, nacré, parfois bleuté ou rosé selon son épaisseur.
  • Épaisseur variable selon l'articulation et la zone, proportionnelle à l'intensité des pressions exercées.
  • Plus épais dans les membres pelviens que thoraciques, et dans les articulations distales et proximales.
  • Composé de deux couches :
    • Superficielle : translucide et blanche.
    • Profonde : grise, mince couche de cartilage calcifié, ancrée à l'os sous-jacent.
  • Type : cartilage hyalin avec un réseau de fibres de collagène.
  • Organisation des fibres : arciformes près de l'os, perpendiculaires à la surface articulaire dans la zone calcifiée.
  • Cellules : dispersées en surface, regroupées en colonnes vers la zone calcifiée.
  • Nutrition assurée par une zone d'anastomose richement vascularisée entre membrane synoviale et périoste.

3.2. Pièces articulaires complémentaires

Ces structures fibro-cartilagineuses ou fibreuses améliorent la coaptation des surfaces articulaires et la stabilité.

  • Bourrelet marginal : anneau fibreux agrandissant la cavité articulaire, bien délimité du cartilage par un sillon, en continuité avec la capsule articulaire. Exemples : articulation coxo-fémorale, scapulo-humérale.
  • Ménisque articulaire : fibro-cartilage en forme de croissant ou disque, placé entre deux surfaces articulaires pour combler l’espace sans adhérence.
    • Peut subdiviser la cavité en deux compartiments.
    • Contient des fibres élastiques, augmentant élasticité et fonction d’amortissement.
    • Relié à la capsule articulaire à sa périphérie.

[Diagramme]

3.3. Moyens d’union des articulations

La capsule articulaire

  • Manchon fibreux entourant complètement l’articulation.
  • Doublée intérieurement par la membrane synoviale.
  • Fixée aux bords des surfaces articulaires, épaisseur variable.
  • Renforcée localement en ligaments capsulaires.
  • Contient des fibres de collagène denses, similaires aux tendons.
  • Participe à la formation des bourrelets marginaux sous forte pression.

Les ligaments

  • Liens fibreux solides unissant les os tout en permettant le mouvement.
  • Deux types :
    • Ligaments blancs : riches en collagène, peu élastiques, assurent la contention. Certains sont intra-articulaires (ex : ligaments croisés).
    • Ligaments jaunes : riches en fibres élastiques, extra-articulaires, agissent comme auxiliaires passifs des muscles.

Moyens d’union complémentaires

  • Muscles, tendons, aponévroses (fascias) et pression atmosphérique participent à la contention.
  • Sans ces moyens, la séparation des pièces osseuses serait difficile sans rupture de la membrane synoviale, en raison de l’effet de ventouse.

3.4. La membrane synoviale

Spécifique des diarthroses, la membrane synoviale tapisse toute la cavité articulaire sauf les surfaces cartilagineuses et ménisques. Elle peut former des récessus ou diverticules extra-articulaires facilitant le mouvement et l’accumulation de liquide synovial.

Structure

  • Lamina propria : couche profonde, richement vascularisée, contenant adipocytes, fibrocytes et lymphocytes.
  • Couche interne : avasculaire, composée de synoviocytes sécrétoires et phagocytaires.

Fonctions

  • Nutrition : par imbibition des surfaces articulaires.
  • Phagocytose : élimination des débris dans la synovie.
  • Filtration et échange : production et résorption du liquide synovial.
  • Amortissement : contribue à la protection mécanique des mouvements articulaires.

En cas d’hydropisie, l’accumulation excessive de liquide synovial peut former des lésions molles localisées (vessigons, mollettes). La membrane synoviale développe aussi des plis et pilosités augmentant la surface d’échange selon l’activité articulaire.

3.5. Le liquide synovial (synovie)

Le liquide synovial est un fluide visqueux, clair ou légèrement ambré, avec un pH légèrement alcalin. Sa viscosité varie selon l'espèce, l'âge et la condition physique.

  • Quantité : peu abondant (ex. : environ 10 mL dans le genou d’un bœuf).
  • Composition :
    • ~95 % d'eau
    • Matière protéique
    • Sels minéraux
    • Éléments figurés (leucocytes)
    • Débris cellulaires et fibres issus de l’usure du cartilage et de la synoviale
  • Riche en acide hyaluronique, conférant :
    • Lubrification : réduit les contraintes de cisaillement.
    • Absorption des chocs : amortit les contraintes mécaniques.
    • Filtration cellulaire : capture les débris en attente de phagocytose.

Conclusion : Points clés à retenir

  • Les articulations sont classées selon leur mobilité et la nature des tissus unissant les os : synarthroses (immobiles), amphiarthroses (semi-mobiles), diarthroses (mobiles).
  • La mobilité des diarthroses dépend de la forme des surfaces articulaires, du cartilage, des pièces complémentaires (bourrelets, ménisques) et des moyens d’union (capsule, ligaments, muscles).
  • La membrane synoviale et le liquide synovial jouent un rôle fondamental dans la nutrition, la protection et la lubrification des articulations mobiles.
  • La vascularisation et l’innervation des pièces complémentaires participent à la proprioception et à la sensibilité articulaire.
  • La complexité anatomique des articulations permet d’assurer un équilibre entre stabilité et mobilité, indispensable au bon fonctionnement du système locomoteur.

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