Anatomie et physiologie du système digestif chez le chien et le cheval

Fonctionnement et physiologie du système digestif chez le chien et le chevalNiveau : intermediate7 décembre 2025
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Anatomie et physiologie du système digestif chez le chien et le cheval

Les chiens et les chevaux sont des animaux hétérotrophes, ce qui signifie qu'ils doivent obtenir leurs nutriments essentiels à partir de leur alimentation, car ils ne peuvent pas les synthétiser eux-mêmes. Leur ration doit couvrir quantitativement les besoins en glucides, lipides, protéines, ainsi qu’en minéraux, vitamines et eau, indispensables à la croissance, la reproduction et au métabolisme.

Le système digestif a pour fonction principale de transformer les aliments, souvent composés de molécules de grande taille (MOLL), en unités plus petites et assimilables. Cette transformation inclut la conversion de molécules hydrophobes en complexes hydrophiles, permettant leur absorption au niveau intestinal. Un bon fonctionnement de ce système est donc crucial pour la nutrition cellulaire et la santé globale de l’animal.


1. Anatomie générale du système digestif chez le chien et le cheval

L’appareil digestif regroupe l’ensemble des organes impliqués dans la digestion, depuis la préhension des aliments jusqu’à l’élimination des déchets. Il comprend :

  • La cavité buccale (préparation mécanique et chimique des aliments)
  • L’œsophage (transit)
  • L’estomac (digestion chimique et mécanique)
  • L’intestin grêle (digestion enzymatique et absorption)
  • Le gros intestin (fermentation microbienne chez le cheval, absorption d’eau chez le chien)
  • Les organes annexes (foie, pancréas)

1.1 Anatomie du cheval

Le cheval est un herbivore monogastrique avec un tube digestif adapté à un régime riche en fibres végétales.

  • Cavité buccale : lèvres mobiles, dents adaptées à la mastication poussée, langue avec papilles gustatives.
  • Œsophage : long (~133 cm), divisé en cervical, thoracique et abdominal.
  • Estomac : petit (10-15 L), compartimenté en régions pro ventriculaire (non digestive), glandulaire (digestive) et pylorique.
  • Intestin grêle : long (environ 21 m), divisé en duodénum, jéjunum, iléon.
  • Gros intestin : très développé (8-11 m, 140 L), comprenant le caecum, côlons ascendant, transverse, descendant, et rectum. C’est le principal site de fermentation microbienne.
  • Organes annexes : foie, pancréas (rate non digestive).

Le cheval passe environ 14 heures par jour à manger, avec un transit gastrique rapide et une digestion adaptée à une ingestion fréquente de petits repas.

1.2 Anatomie du chien

Le chien est un carnivore monogastrique avec un système digestif adapté à une alimentation riche en protéines et lipides.

  • Cavité buccale : dentition carnassière avec crocs et molaires puissantes.
  • Langue : mobile, facilite la prise de boisson.
  • Œsophage : court (~30 cm), dilatable, sans division en parties.
  • Estomac : volumineux et extensible, pouvant contenir jusqu’à 1/5 du poids corporel.
  • Intestin grêle : de 1,7 à 6 m.
  • Gros intestin : plus court que chez le cheval (25-60 cm), caecum réduit, rôle principal d’absorption d’eau et d’électrolytes.

2. Grandes étapes de la digestion

La digestion est un processus complexe qui se déroule en deux phases principales : la phase enzymatique et la phase microbienne (cette dernière étant prédominante chez le cheval).

2.1 Phase enzymatique

Cette phase, de courte durée, se déroule dans la cavité buccale, l’estomac et l’intestin grêle.

  • Mastication : action mécanique broyant les aliments, facilitant la libération des éléments gustatifs et la formation du bol alimentaire.
  • Salivation : la salive, composée majoritairement d’eau, mucus et sels minéraux, lubrifie les aliments, protège les dents et tamponne les acides. Chez le chien, elle ne contient pas d’amylase salivaire.
  • Digestion gastrique :
    • Cheval : petit estomac (7 % du tube digestif), sécrétant acide chlorhydrique, enzymes protéolytiques, lipases et mucus protecteur. Le pH varie selon la région.
    • Chien : estomac extensible, sécrétant mucus, acide chlorhydrique, pepsinogène et lipase gastrique. La vidange gastrique dure 3 à 7 heures.
  • Digestion intestinale :
    • Le chyme gastrique est mélangé dans le duodénum aux sécrétions biliaires, pancréatiques et intestinales.
    • La bile émulsifie les lipides et agit comme tampon.
    • Les enzymes hydrolysent glucides, protéines et lipides en unités absorbables.
    • La muqueuse intestinale, avec ses villosités et bordure en brosse, maximise la surface d’absorption.
    • L’absorption utilise diffusion, transport actif et pinocytose.

2.2 Phase microbienne

Cette phase est essentielle chez le cheval, où la fermentation bactérienne dans le gros intestin dégrade la cellulose et autres fibres insolubles en acides gras volatils (AGV), fournissant environ 30 % des besoins énergétiques.

  • Le caecum et le côlon hébergent un microbiote complexe (bactéries, protozoaires, champignons).
  • La fermentation produit des AGV, synthétise des vitamines B, et permet l’absorption d’eau et d’électrolytes.
  • Chez le chien, cette fermentation est minime en raison d’un caecum peu développé et d’un transit rapide (~12 h). Elle sert surtout de lest pour faciliter le transit.

3. Digestion et absorption des nutriments

3.1 Glucides

Les glucides sont une source majeure d’énergie, digérés et absorbés différemment selon l’espèce.

  • Cheval :
    • Ne digère pas la cellulose par ses propres enzymes.
    • La cellulose est fermentée dans le caecum et le côlon en AGV.
    • L’amidon est partiellement digéré dans l’intestin grêle par l’alpha-amylase pancréatique.
    • Les monosaccharides issus de la digestion sont absorbés dans l’intestin grêle.
  • Chien :
    • Digestion enzymatique uniquement, sans amylase salivaire.
    • L’amidon est digéré dans l’intestin grêle par l’alpha-amylase pancréatique.
    • Les disaccharides sont hydrolysés par des enzymes spécifiques (saccharase, lactase, maltase).
    • La capacité à digérer le lactose diminue avec l’âge, tandis que l’activité amylasique augmente après le sevrage.
    • Les fibres insolubles ne sont pas digérées mais stimulent mécaniquement le transit.
    • Les fibres solubles fermentent dans le côlon, produisant des AGV et régulant le transit intestinal.

3.2 Protéines

Les protéines sont des chaînes d’acides aminés (AA) dégradées par hydrolyse enzymatique.

  • La digestion commence dans l’estomac par la pepsine (endopeptidase) activée par l’acidité gastrique.
  • Les enzymes pancréatiques (trypsine, chymotrypsine, élastase, carboxypeptidase, aminopeptidase) poursuivent la digestion dans l’intestin grêle.
  • La digestion terminale a lieu dans la bordure en brosse, où di- et tripeptides sont hydrolysés en AA absorbables.

Particularités

  • Chez le cheval, la gastrine stimule la sécrétion d’acide et de pepsinogène.
  • Chez le chien, les immunoglobulines du colostrum sont absorbées par pinocytose chez le chiot, assurant une immunité passive.
  • La chymosine, présente chez les nouveau-nés, coagule la caséine du lait.

3.3 Lipides

Les lipides sont la source d’énergie la plus concentrée, ingérés sous forme insoluble dans l’eau.

  • La digestion débute dans l’estomac par la lipase gastrique, qui hydrolyse les triglycérides à chaîne courte.
  • La majeure partie de la digestion se déroule dans l’intestin grêle.
  • La bile émulsifie les lipides, facilitant l’action des lipases pancréatiques.
  • L’arrivée des graisses dans le duodénum stimule la libération d’entérogastrone, hormone qui inhibe la sécrétion et la motricité gastrique, ralentissant la vidange gastrique pour une digestion optimale.

4. Rôle des fibres alimentaires dans la digestion

Les fibres alimentaires ont un rôle clé dans la régulation du transit intestinal et la santé digestive.

  • Elles augmentent le volume fécal, ce qui stimule indirectement la satiété et réduit la quantité d’aliments ingérés.
  • Elles favorisent la mastication prolongée, bénéfique chez les animaux obèses.
  • Les fibres solubles forment un gel qui facilite le transit et agissent comme prébiotiques, nourrissant le microbiote intestinal.
  • Elles préviennent la constipation en accélérant le transit et en limitant la stagnation des aliments.
  • Chez le cheval, les fibres insolubles sont fermentées en AGV dans le gros intestin.
  • Chez le chien, les fibres insolubles stimulent mécaniquement le transit, tandis que la fermentation microbienne est limitée.

5. Synthèse et schéma fonctionnel

Le système digestif du cheval et du chien illustre une adaptation à leurs régimes respectifs :

  • Le cheval, herbivore, possède un gros intestin développé pour la fermentation microbienne des fibres, avec un estomac petit et un intestin grêle long.
  • Le chien, carnivore, a un estomac volumineux et un gros intestin réduit, privilégiant la digestion enzymatique rapide des protéines et lipides.

[Diagramme]


Points clés à retenir

  • Le système digestif des chiens et chevaux est adapté à leurs régimes alimentaires spécifiques : carnivore pour le chien, herbivore pour le cheval.
  • La digestion enzymatique est commune aux deux espèces, mais la fermentation microbienne est prédominante chez le cheval.
  • La mastication, la salivation, la sécrétion enzymatique et la motricité digestive sont essentielles à la transformation des aliments.
  • Les fibres alimentaires jouent un rôle crucial dans la santé digestive, la régulation du transit et la modulation de la flore intestinale.
  • La digestion des glucides, protéines et lipides suit des mécanismes enzymatiques spécifiques, avec des adaptations propres à chaque espèce.
  • La régulation hormonale, notamment via l’entérogastrone, optimise la digestion des lipides.

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