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Cette séance explore deux notions fondamentales en microéconomie : les externalités et les biens publics. Ces concepts permettent de comprendre les défaillances du marché, c’est-à-dire les situations où le marché ne conduit pas à une allocation optimale des ressources, et les mécanismes nécessaires pour corriger ces inefficiences.
Une externalité survient lorsqu’une action économique d’un agent (consommateur ou producteur) affecte le bien-être d’un autre agent sans que cette interaction soit prise en compte par le marché, c’est-à-dire sans compensation monétaire. Ces effets peuvent être positifs ou négatifs et engendrent des écarts entre coûts/avantages privés et sociaux.
Ce concept a été formalisé par l’économiste Arthur Cecil Pigou, qui a montré que ces effets externes provoquent des défaillances de marché.
Les externalités peuvent se produire entre producteurs, entre consommateurs, ou entre producteurs et consommateurs.
Les externalités créent un déséquilibre entre les coûts ou avantages privés et sociaux :
| Type d'externalité | Conséquence sur la production/consommation | Écart entre coûts/avantages privés et sociaux |
|---|---|---|
| Négative | Surproduction ou surconsommation | Coût social > coût privé |
| Positive | Sous-production ou sous-consommation | Avantage social > avantage privé |
Ces écarts justifient une intervention publique pour corriger le marché et améliorer le bien-être collectif.
Un horticulteur plante des arbres qui produisent des fleurs, profitant à un apiculteur dont les abeilles se nourrissent du nectar. En retour, les abeilles pollinisent les arbres, augmentant la production de fruits. Cette interaction illustre une externalité positive mutuelle sans transaction formelle.
Pour que le marché fonctionne efficacement malgré les externalités, il faut que les agents économiques internalisent ces effets, c’est-à-dire qu’ils prennent en compte dans leurs décisions les coûts ou bénéfices sociaux associés à leurs actions.
Par exemple, un producteur polluant doit intégrer dans son calcul économique le coût social de la pollution, pas seulement ses coûts privés.
Plusieurs outils permettent de corriger les externalités :
Ces mécanismes transforment l’externalité en un bien économique mesurable et échangeable, alignant ainsi les intérêts privés sur l’intérêt collectif.
Un bien public est un bien ou un service dont les externalités positives sont si importantes que la majorité des avantages bénéficient à des tiers, souvent sans transaction directe. Par exemple, la défense nationale, l’éclairage public, ou la santé publique.
Les biens publics se caractérisent par deux propriétés essentielles :
Les biens se classent selon deux critères : la rivalité et l’excluabilité.
| Excluabilité (accès payant) | Non-excluabilité (accès libre) | |
|---|---|---|
| Rivalité | Biens privés (restaurant, vêtements) | Biens communs (ressources forestières, banc de poissons) |
| Non rivalité | Biens de club (salles de spectacle, autoroutes à péage) | Biens collectifs (défense nationale, éclairage public) |
Le jeu du bien public illustre les difficultés liées à la coopération pour financer un bien collectif. Chaque joueur reçoit 5 jetons et doit décider :
Les jetons dans la cagnotte sont doublés puis répartis équitablement entre tous les joueurs, indépendamment de leur contribution.
Si tous les joueurs contribuent la totalité de leurs jetons, la cagnotte est maximale et chaque joueur reçoit un gain calculé par la formule :
[Formule mathématique]
Cette situation correspond à l’optimum collectif, où la coopération est maximale et le gain total est optimisé.
Cependant, chaque joueur a intérêt à ne pas contribuer et à profiter des contributions des autres, adoptant le rôle de passager clandestin. Ce comportement est rationnel individuellement car il maximise le gain personnel sans coût, mais il conduit à :
Ce dilemme illustre la difficulté à financer les biens publics, qui sont non-exclusifs et non-rivaux. Le comportement de passager clandestin engendre une défaillance du marché, car les ménages ne sont pas incités à payer leur part malgré la valeur collective du bien.
Cela justifie souvent une intervention extérieure, par exemple :
Cette séance explore deux notions fondamentales en microéconomie : les externalités et les biens publics. Ces concepts permettent de comprendre les défaillances du marché, c’est-à-dire les situations où le marché ne conduit pas à une allocation optimale des ressources, et les mécanismes nécessaires pour corriger ces inefficiences.
Une externalité survient lorsqu’une action économique d’un agent (consommateur ou producteur) affecte le bien-être d’un autre agent sans que cette interaction soit prise en compte par le marché, c’est-à-dire sans compensation monétaire. Ces effets peuvent être positifs ou négatifs et engendrent des écarts entre coûts/avantages privés et sociaux.
Ce concept a été formalisé par l’économiste Arthur Cecil Pigou, qui a montré que ces effets externes provoquent des défaillances de marché.
Les externalités peuvent se produire entre producteurs, entre consommateurs, ou entre producteurs et consommateurs.
Les externalités créent un déséquilibre entre les coûts ou avantages privés et sociaux :
| Type d'externalité | Conséquence sur la production/consommation | Écart entre coûts/avantages privés et sociaux |
|---|---|---|
| Négative | Surproduction ou surconsommation | Coût social > coût privé |
| Positive | Sous-production ou sous-consommation | Avantage social > avantage privé |
Ces écarts justifient une intervention publique pour corriger le marché et améliorer le bien-être collectif.
Un horticulteur plante des arbres qui produisent des fleurs, profitant à un apiculteur dont les abeilles se nourrissent du nectar. En retour, les abeilles pollinisent les arbres, augmentant la production de fruits. Cette interaction illustre une externalité positive mutuelle sans transaction formelle.
Pour que le marché fonctionne efficacement malgré les externalités, il faut que les agents économiques internalisent ces effets, c’est-à-dire qu’ils prennent en compte dans leurs décisions les coûts ou bénéfices sociaux associés à leurs actions.
Par exemple, un producteur polluant doit intégrer dans son calcul économique le coût social de la pollution, pas seulement ses coûts privés.
Plusieurs outils permettent de corriger les externalités :
Ces mécanismes transforment l’externalité en un bien économique mesurable et échangeable, alignant ainsi les intérêts privés sur l’intérêt collectif.
Un bien public est un bien ou un service dont les externalités positives sont si importantes que la majorité des avantages bénéficient à des tiers, souvent sans transaction directe. Par exemple, la défense nationale, l’éclairage public, ou la santé publique.
Les biens publics se caractérisent par deux propriétés essentielles :
Les biens se classent selon deux critères : la rivalité et l’excluabilité.
| Excluabilité (accès payant) | Non-excluabilité (accès libre) | |
|---|---|---|
| Rivalité | Biens privés (restaurant, vêtements) | Biens communs (ressources forestières, banc de poissons) |
| Non rivalité | Biens de club (salles de spectacle, autoroutes à péage) | Biens collectifs (défense nationale, éclairage public) |
Le jeu du bien public illustre les difficultés liées à la coopération pour financer un bien collectif. Chaque joueur reçoit 5 jetons et doit décider :
Les jetons dans la cagnotte sont doublés puis répartis équitablement entre tous les joueurs, indépendamment de leur contribution.
Si tous les joueurs contribuent la totalité de leurs jetons, la cagnotte est maximale et chaque joueur reçoit un gain calculé par la formule :
[Formule mathématique]
Cette situation correspond à l’optimum collectif, où la coopération est maximale et le gain total est optimisé.
Cependant, chaque joueur a intérêt à ne pas contribuer et à profiter des contributions des autres, adoptant le rôle de passager clandestin. Ce comportement est rationnel individuellement car il maximise le gain personnel sans coût, mais il conduit à :
Ce dilemme illustre la difficulté à financer les biens publics, qui sont non-exclusifs et non-rivaux. Le comportement de passager clandestin engendre une défaillance du marché, car les ménages ne sont pas incités à payer leur part malgré la valeur collective du bien.
Cela justifie souvent une intervention extérieure, par exemple :
Cette séance met en lumière les limites du marché face aux externalités et aux biens publics, et l’importance des politiques publiques pour corriger ces défaillances et promouvoir le bien-être collectif.
