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Cette séance approfondit les notions fondamentales du management, en insistant sur la nature du rôle du dirigeant, ses responsabilités, et l’importance cruciale de la parole et de l’éthique dans l’exercice du pouvoir. Nous explorerons l’origine du terme manager, les distinctions entre pouvoir, autorité et leadership, les rôles multiples du manager selon Henry Mintzberg, ainsi que les défis liés à la communication et à la gestion des conflits.
Le terme management dérive du mot ménagement, et manager vient du verbe ménager. Ce dernier implique la notion de mesure et de modération dans la conduite envers autrui.
Le manager est donc un généraliste qui doit savoir se ménager et « faire le ménage » au sens de soigner les personnes responsables, engagées dans la finalité de l’organisation. Diriger est une responsabilité souvent solitaire, nécessitant un jugement fin, notamment pour reconnaître les différences individuelles, favoriser l’initiative et juger les contributions au mérite.
Ces trois notions sont différentes mais complémentaires :
Un manager peut avoir du pouvoir sans autorité ni leadership, ce qui est souvent préjudiciable à l’entreprise. Inversement, un membre de l’organisation peut posséder leadership et autorité sans pouvoir formel, ce qui limite son impact. L’idéal est que le manager combine ces trois dimensions, bien que cela soit rare.
Henry Mintzberg identifie dix rôles regroupés en trois catégories, illustrant la diversité des responsabilités du manager.
Ces rôles montrent que le manager doit être à la fois un communicateur, un stratège et un gestionnaire des relations humaines et matérielles.
La parole est l’instrument de gestion par excellence. Mintzberg souligne qu’environ 66 % du temps du dirigeant est consacré à des échanges verbaux. Communiquer permet de motiver, convaincre, coordonner et créer du lien.
Un dirigeant efficace doit :
Cela maximise l’impact du message et donne du sens aux actions collectives.
La communication repose sur un principe de réciprocité : être attentif à l’autre pour susciter son intérêt. La parole révèle aussi bien les autres que soi-même.
L’éthique implique de reconnaître la violence verbale, souvent plus perverse que la violence physique, comme l’usage de la carotte ou du bâton. Un environnement où la parole est bannie, où règne l’hypocrisie ou où les syndicats sont interdits, compromet gravement la confiance et la collaboration.
Plusieurs freins limitent la qualité du dialogue authentique :
Ces obstacles freinent la créativité collective et la qualité du travail en équipe.
Les organisations durables partagent pouvoir, leadership et autorité. Elles reconnaissent :
Un dirigeant efficace est :
Exercer le pouvoir demande courage et humilité. Le dirigeant doit :
Le dirigeant doit parfois confronter par des questions ou blâmes les membres qui entravent la collaboration. Il agit aussi comme négociateur pour trouver des issues aux conflits internes ou interservices.
La fonction de dirigeant évolue selon le stade de développement de l’entreprise :
| Stade de l’entreprise | Type de dirigeant requis |
|---|---|
| Création | Inventeur, pionnier |
| Stabilisation | Gestionnaire |
| Difficultés | Redresseur, « cost-killer », liquidateur |
Il est difficile de changer de personnalité, ce qui justifie parfois le changement de directeur général.
Diriger, c’est mettre en œuvre un projet collectif avec une vision à long terme. Le plus grand risque est l’immobilité et le refus de se remettre en question.
D’après des interviews de dirigeants comme F. Riboud, L. Schweitzer et B. Collomb, un bon dirigeant :
« Toujours le chef est face au mauvais destin » – De Gaulle
« Un général malchanceux est toujours un général coupable » – Napoléon
« Là où est le péril grandit aussi ce qui sauve » – Hölderlin
« Lorsque tu parviens au sommet tu peux rouler vers l’abîme » – Shakespeare, Richard III
« Montrer l’exemple n’est pas la meilleure façon de convaincre, c’est la seule » – Gandhi
Ces citations illustrent les défis, responsabilités et paradoxes du rôle de dirigeant.
